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LES CIERGES 

Dans la tradition orthodoxe, les cierges (ou bougies) ont une signification profondément symbolique et spirituelle. Ils ne sont pas de simples objets décoratifs : chaque flamme représente un acte de foi, de prière et de lumière intérieure. Voici les principaux sens qu’ils portent :

1. Symbole de la lumière divine

Le cierge représente la lumière du Christ, « Lumière du monde » (Jean 8,12).

Allumer un cierge, c’est témoigner de la foi et demander que la lumière de Dieu éclaire nos ténèbres intérieures, nos doutes, nos peurs. 

2. Offrande et prière
Allumer un cierge, c’est une offrande personnelle à Dieu ou à un saint.
On le fait souvent en entrant dans une église, avant ou après une prière.

Le geste symbolise la prière qui continue à brûler même après que le fidèle est parti. 

C’est une manière silencieuse de confier à Dieu une intention, une personne, ou une action de grâce. 

3. Symbole du cœur en prière

La cire du cierge, idéalement en cire d’abeille, symbolise la pureté du cœur et le sacrifice : elle se consume doucement, comme le croyant qui se donne à Dieu.

La flamme, elle, évoque l’amour ardent et la ferveur spirituelle du fidèle.

4. Lumière pour les défunts

Lorsqu’on allume un cierge pour un défunt, on prie pour que son âme repose dans la lumière éternelle.

Le cierge est alors une intercession lumineuse : il symbolise l’espérance de la Résurrection et la communion entre les vivants et les morts. 

5. Usage liturgique

Dans les offices orthodoxes :

Des cierges entourent l’icône du Christ, de la Mère de Dieu, ou des saints.

Ils sont aussi portés pendant les processions, les bénédictions, ou pendant la lecture de l’Évangile.

Lors de la Pâque orthodoxe, la lumière du cierge pascal symbolise la victoire du Christ sur la mort : c’est un moment très fort de la liturgie. 

Le nombre de cierges déposés ont aussi une signification particulière 

Un seul cierge

Allumer un seul cierge signifie l’unité de Dieu, le Christ Lumière du monde.

Une prière simple et personnelle, sans intention particulière autre que se tenir devant Dieu.  C’est souvent ce qu’on fait en entrant dans une église, pour marquer sa présence priante. 

Deux cierges

Symbolisent les deux natures du Christ : humaine et divine. 

Ou parfois, le couple (dans la prière pour un mariage ou pour des époux).

On en allume aussi deux sur l’autel, en signe de la lumière qui encadre la Parole de Dieu.  

Dikirion et trikirion : ensemble de deux chandeliers utilisés par l’évêque tenant les deux branches dans la main gauche et les trois banches dans la main droite. Les bougies doivent se rejoindre à leurs extrémités en signe d'unité durant la bénédiction en signe de croix exécutée par l’évêque dace aux fidèles. 

Trois cierges

Représentent la Sainte Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

C’est un geste de profonde vénération, souvent pour une grande fête, une bénédiction importante, ou une prière solennelle.

On les allume souvent devant une icône particulière (par exemple celle du Christ, de la Mère de Dieu ou d’un saint protecteur). Également utilisés pour les prières pour les vivants par la symbolique de la vie et de la Résurrection.

Quatre cierges

Usage moins courant mais peut représenter les quatre évangélistes (Matthieu, Marc, Luc, Jean) ;

Ou les quatre coins du monde, symbole de la lumière divine répandue universellement par la mission chrétienne et la diffusion de la Parole. 

Cinq cierges

En mémoire des cinq plaies du Christ sur la croix : les mains et les pieds percés par des clous, et le côté transpercé par la lance d’un soldat romain pour vérifier sa mort ; parfois utilisés dans les prières de compassion ou de pénitence.

Sept cierges

Sept est un nombre sacré dans la Bible : perfection spirituelle, plénitude divine.

On les allume pour les prières solennelles et les fêtes majeures.

C’est aussi un symbole de l’Esprit Saint et de ses sept dons. 

Cierges pour les défunts 

Souvent, on allume un cierge en prière personnelle pour un défunt.

On allume le cierge sur le “canon” des morts, une table basse ou un support (souvent métallique) placé devant la Croix du Christ et une icône du Crucifié.

On utilise 9 cierges surtout dans le cadre d’un office funèbre officiel dirigé par le clergé (panikhide, liturgie funèbre)  

Il est important de préciser que le nombre de cierges utilisés n'est pas universel et peut varier selon les régions, les paroisses et la tradition des offices (russe, roumaine, serbe etc.) Ici sont décrits les usages des cierges, selon la tradition russe. 

Il est d’usage de mettre les cierges sur les chandeliers devant les icônes symbolisant ainsi notre ardente prière au Seigneur, à la Mère de Dieu et aux saints. Après avoir fait sur soi le signe de la Croix on s’incline deux fois en priant devant l’icône puis on embrasse l’icône (jamais sur le visage) puis on allume le cierge en le posant bien droit.  Les cierges doivent être allumés tout en priant.

 devant le Sauveur côté droit de l’iconostase, avec la prière de Jésus;

 devant la Mère de Dieu – « Très Sainte Mère de Dieu, sauve-nous »;

 devant la Croix – «Seigneur, Gloire à Ta Sainte Croix»;

 devant l’icône d’un saint, la prière correspondante, par exemple, « Saint Nicolas du Christ, priez Dieu pour nous ».

 À l’entrée de l’église dans certaines paroisses, en signe d’offrande dès l’arrivée

Il est préférable de venir à l’église avant le début de l’office pour allumer des cierges afin de ne pas se promener dans l’église, distrayant ainsi les fidèles de leur prière.

Il est également d’usage de tenir un cierge dans la main pendant l’office de Pâques, pendant le service du soir à la veille des douze grandes fêtes et des fêtes paroissiales, pendant la grande bénédiction des eaux, lors de la lecture des douze Évangiles le Jeudi Saint ou lors de l’exécution des sacrements :  baptêmes, mariages, panikhides, onctions etc. 

Les Cierges